Les langues minoritaires : une différenciation positive dans le monde de l’économie
“le cas de langue bretonne”
S’appuyant sur les travaux de Joshua Fishman, de Duchêne et Heller, ou encore de Hinton et Hale, Denez Pichon a, durant ces cinq dernières années, avec une obstination de bénédictin capiste, sillonné les bibliothèques, exploré les archives, engrangé d’innombrables informations et données pour aboutir à la publication de ce livre, fruit de son brillant travail de thèse sur la normalisation d’une langue minoritaire au sein de l’entreprise, présenté en 2016 à l’Université Rennes 2.
Ce livre est primordial car il pallie un manque évident d’études sur la place de la langue bretonne dans la sphère économique, qui, comme pour les autres langues dites régionales, est leur grand point faible. Les mutations à marche forcée des sociétés traditionnelles faites sous la pression conjuguée des deux facteurs étroitement liés que sont le colonialisme et le capitalisme, n’ont pas laissé vivre les langues minorisées.
Ce livre est novateur car, dans le cadre universitaire qui régit ces langues, les travaux de recherche ne font habituel-lement pas référence au domaine de l’économie mais portent plutôt sur l’enseignement, l’histoire, la littérature, la culture, la transmission de la langue, etc.
Ce livre est original car après avoir traité le champ de sa recherche au plan historique (histoire de l’économie mar-chande), sociolinguistique et linguistique (terminologie et néologie), l’auteur relate une expérience personnelle inédite : celle d’intégrer l’usage du breton aux côtés du français et de l’anglais dans sa propre entreprise dédiée à la biotechnologie.
Denez Pichon est le créateur en 2006, et depuis, gérant de son entreprise, Askorn Medical, qui œuvre sur le domaine médical. Il a défendu sa thèse sur la place de la langue bretonne dans la sphère économique en décembre 2016, à l’Université Rennes 2.